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Brasseurs d’air en logements collectifs neufs : quelle place dans les labels environnementaux ?

Au cœur de la vie des citoyens, la filière bâtiment tient à valoriser les opérations les plus exemplaires. C’est ainsi que sont apparus à partir des années 1990 des labels traitant de la performance énergétique (BBC Effinergie, Passivhaus, Energiespong), bas carbone (Biosourcé, BBCA), biodiversité (Lucie, Biodivercity)… et environnementale.

Nous allons nous intéresser plus spécialement à ces derniers, tout d’abord en les présentant succinctement, puis en focalisant sur les labels les plus utilisés dans le domaine des logements collectifs groupés.

Nous verrons ensuite, pour les labels les plus utilisés dans le logement collectif neuf, la place qu’y occupent les brasseurs d’air.

Quels objectifs pour les labels environnementaux ?

Ceux-ci ont pour objet d’aborder une vision holistique du bâtiment. Tout en gardant en ligne de mire la consommation d’énergie, ils intègrent des aspects complémentaires et très appréciés des maîtres d’ouvrage et des occupants.

C’est ainsi qu’ils traitent de sécurité et de sûreté, de qualité de l’air intérieur, de la qualité et de la consommation de l’eau, de confort hygrothermique, d’acoustique, des aspects de site et de chantier, des déchets, de confort d’été, de biodiversité, d’impact carbone, de qualité des matériaux de construction et des systèmes thermiques, de coût global…

Précisons aussi que deux approches existent : les labels avec démarches certifiantes, et ceux associés à des systèmes d’évaluation.

Dans le premier cas, il s’agit de respecter strictement un certain nombre de critères, qui font faire l’objet d’un audit de certification par un organisme habilité auprès du COFRAC[1].

Dans le second cas, les labels sont attribués, également sur la base de critères objectifs, mais appréciés au final par des commissions disposant d’une marge d’appréciation.

Dans tous les cas, des référentiels permettent d’objectiver le cadre des labels.

[1] COFRAC, Comité Français d’Accréditation, instance nationale désignée et reconnue par l’Etat pour délivrer des accréditations.

Les labels associés à une certification

NF Habitat HQE et NF Habitat

Initiée en 1996 par l’Association HQE, la démarche HQE (pour Haute Qualité Environnementale), a pour vocation de maîtriser largement les impacts environnementaux de la construction d’un bâtiment.

En 2006, la démarche HQE fait l’objet d’une certification NF en logement, sous l’égide d’AFNOR certification. C’est la naissance du label NF HQE Logement.

Désormais, cette certification est délivrée par CERQUAL, filiale de Qualitel, et elle est intitulée NF Habitat HQE.

NF Habitat est une version un peu moins exigeante que NF Habitat HQE.

Le cadre est commun : il s’agit de disposer d’un intérieur respectant l’environnement, permettant de réaliser des économies, agréable à vivre, sain, sûr, lumineux, calme, confortable en température, avec un chantier effectué par un professionnel reconnu.

La version HQE y ajoute des bénéfices supplémentaires : lumière naturelle, limitation des nuisances sonores, tenue aux fortes chaleurs, fonctionnalité des espaces, chantier respectueux de l’environnement, respect de la biodiversité, consommation énergétiques mieux maîtrisées…

Il faut signaler que NF Habitat HQE se substitue aux anciennes certifications, telles que Qualitel, Habitat & Environnement, NF Logement HQE.

Enfin, les deux référentiels existent en version exploitation : pleine propriété ou copropriété.

Promotelec Habitat Neuf

Association loi de 1901, Promotelec a été créée en 1962 pour promouvoir la performance énergétique, la sécurité électrique et le confort des bâtiments.

Le label Promotelec Habitat Neuf est enregistré en tant que marque en 2014. Ses objectifs principaux sont centrés sur le confort de vie intérieur, la santé, l’adaptation aux occupants, la sobriété énergétique, la limitation des émissions de CO2, ainsi que l’appropriation par les habitants des équipements installés.

Il comprend deux options : « habitat respectueux de l’environnement » (le label environnemental à proprement parler), et « habitat adapté à chacun » (sécurité, évolutivité, cadre de vie).

Pour les projets les plus performants, un niveau argent ou or est accordé, en fonction du nombre de points obtenus sur les critères d’évaluation.

La certification est assurée par Promotelec services, filiale de l’association.

BEE Logement Neuf

Créé à l’initiative de la société Prestaterre, la marque Bâtiment Energie Environnement (BEE) Logement Neuf a pour objectif de réduire l’impact carbone des bâtiments ainsi que la production de déchets ; atteindre un haut niveau de performance énergétique ; proposer un logement adapté à ses occupants sur les plans de la santé, du confort et du bien-être ; faciliter les pratiques vertueuses (mobilité douce, biodiversité, consommation collaborative, valorisation des déchets, etc.).

En outre, elle comporte différentes mentions :

  • Bâtiment Performance Énergétique (énergie) ;
  • Bâtiment Performance Energétique et Carbone (énergie-carbone) ;
  • Bâtiment Énergie Environnement + (BEE+). Cette mention “BEE+” permet de répondre aux critères environnementaux nécessaires à l’obtention d’une exonération de 5 années supplémentaires de la Taxe Foncière sur les Propriétés Bâties (TFPB) pour les logements locatifs sociaux. Cette exonération est définie au I bis de l’article 1384 A du Code général des impôts. Pour obtenir la mention “BEE+”, il faut obligatoirement valider au moins 4 des 5 critères environnementaux définis à l’article 310-0H du Code général des impôts, annexe 2 ;
  • Habitat Qualité (une version un peu moins ambitieuse que BEE+) ;
  • Évaluation des charges (économies de charges).

Il existe encore d’autres mentions, notamment associées à des labels énergétiques, bas carbone et biodiversité.

La certification est assurée par Prestaterre certifications.

BREEM

Créé en 1990, le Building Research Establishment Environmental Assessment Method (BREEAM) constitue le plus ancien label environnemental reconnu. D’origine britannique, il est très présent en France et à l’international sur les bâtiments tertiaires, moins sur les logements.

BREEAM évalue les projets en phase conception et en phase exploitation (in-use), et attribue des niveaux : conforme, bon, très bon, excellent et exceptionnel.

La certification est assurée par le Building Research Establishment (BRE), par l’intermédiaire d’auditeurs tiers.

WELL

Plus récent, le label Well a été développé en 2014 aux USA par l’International Well Building Institute (IWBI).  Il est particulièrement centré sur la santé et le bien-être des occupants.

Les niveaux sont au nombre de quatre : bronze, argent, or, platine.

Ce label reste pour l’instant assez marginal en France, même s’il rencontre un certain succès dans des projets de bureaux de standing.

Comme pour LEED, la certification est assurée par le Green Building Certification Institute (GBCI), par l’intermédiaire d’auditeurs tiers.

Les labels associés à une évaluation

Démarches Bâtiments Durables

Né en 2008 en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, ce référentiel de qualité environnemental évalue les projets en phase conception, réalisation des travaux et fonctionnement.

L’évaluation y est basée sur un système participatif de garantie impliquant l’ensemble des acteurs de l’acte de construire : maîtres d’œuvres, maîtres d’ouvrage et entreprises.

4 niveaux sont possibles en démarche Bâtiments Durables Méditerranéens (BDM), Cap BDM, bronze, argent et or.

Cette démarche, Bâtiments Durables Méditerranéens (BDM), s’est étendue sur le territoire français ; elle est désormais présente en Occitanie (BDO), en Ile de France (BDF), en Nouvelle-Aquitaine (BDNA) et en Bourgogne-France-Comté. Elle est aussi présente à Monaco.

Les brasseurs d’air face aux labels majeurs

L’examen des différents labels sur le marché français opérationnels en collectif neuf amène un constat simple : seuls deux labels ont une véritable visibilité dans les logements collectifs neufs : NF Habitat/HQE et les démarches BD.

Source : CERC PACA, Bilan annuel de la construction durable 2020

Le tableau ci-dessus montre en effet la dominance des 2 labels cités en région PACA. Sur le reste du territoire, ce sont également les labels NF Habitat/HQE (très majoritaire) et ceux délivrés par le collectif des démarches Bâtiments Durables (challenger) qui permettent d’attester de la qualité environnementale des logements.

NF Habitat HQE et NF Habitat

Le brasseur d’air apparaît bien dans le référentiel, et permet de marquer 3 points en NF Habitat HQE (p. 113), au même titre que le puits provençal.

Le référentiel apporte les précisions ci-dessous.

  • Un brasseur d’air (ventilateur de plafond) est installé, a minima, dans le séjour ;
  • La hauteur minimale entre le sol fini et les pales du brasseur d’air est fixée à 2,30m (ramenée à 2,20 m en présence d’un dispositif sécuritaire) ;
  • Le brasseur d’air installé possède une commande manuelle à deux ou trois niveaux de vitesse ;
  • Un seul type de brasseur d’air est admis par pièce cloisonnée ;
  • Pour des questions d’efficacité, les ventilateurs de plafond de diamètre supérieur à 1,20m, avec pales en bois ou en matière plastique, d’angle d’attaque au minimum de 10°, sont recommandés.

Concernant le niveau sonore, le référentiel est assez imprécis. En effet, le bruit des systèmes thermiques est souvent plafonné à 35 dB(A).

Or, la plupart des brasseurs d’air du marché atteignent en vitesse maximale un niveau sonore situé entre 35 et 45 dB(A).

C’est pourquoi nous nous sommes rapprochés de l’organisme certificateur. CERQUAL nous a répondu par écrit que, concernant les brasseurs d’air, dans le cadre des référentiels NF Habitat et NF Habitat HQE :

  • il n’est pas fixé de valeur maximale dans le logement – 35 dB(A) ou autre – dans le logement équipé de ce système de rafraîchissement.
  • la puissance acoustique doit rester inférieure ou égale à 30 dB(A), dans le cadre d’une mesure faite dans le logement voisin.

Ces éléments restent provisoires en attendant une évolution du référentiel.

Démarches Bâtiments Durables

Chaque démarche BD est autonome ; il existe toutefois des concertations entre les acteurs, et le référentiel BDM a servi de référence à la plupart des démarches.

C’est celui que nous avons pris en compte.

Les projets sont évalués sur la base d’un nombre de points à atteindre, le niveau or étant à 80.

 

La présence de brasseurs d’air peut amener des points dans les thématiques suivantes :

1) Thème Territoire et site

Adaptation du bâtiment au site et au climat :

  • Le bâtiment, s’il est à faible inertie, est conçu pour garantir le confort thermique, notamment en été.
  • Les logements sont traversants ou des mesures compensatoires sobres sont prises pour garantir le confort d’été.

Notre commentaire : le brasseur d’air joue un rôle indiscutable dans le confort d’été, comme le montre cet article que nous avons publié.

 

2) Thème Energie

Sobriété :

  • Le bâtiment atteint un niveau de consommation d’énergie inférieur à un seuil de référence.
  • La faisabilité d’un bâtiment passif à 15 kWhep/m²/an (Chauffage et ECS) a été étudiée sur le plan technique et économique (Analyse en coût global).
  • Le bâtiment est conçu pour répondre au niveau passif.

Notre commentaire : le brasseur d’air permet de réduire les consommations d’énergie en limitant notamment le recours à la climatisation, voir ici.

 

3) Thème Confort et santé

Satisfaire le confort thermique :

  • La simulation thermique dynamique permet de justifier que 80% des locaux sont en été en dessous de 28°C sur une durée correspondant aux pré-requis
  • Des brasseurs d’air sont installés pour améliorer le confort

Notre commentaire : la vitesse d’air amenée par les ventilateurs de plafond amène un gain de température qui se situe généralement entre 1 et 3 degrés, ce qui améliore grandement le confort thermique estival. Ce point est exposé dans cet article.

Ainsi, l’on peut conclure que les brasseurs d’air peuvent amener des points dans différentes thématiques : adaptation au climat, énergie, confort et santé, et contribue ainsi à l’obtention des niveaux les plus élevés des labels Bâtiments Durables.

Démarches Bâtiments Durables : adaptations régionales

Nous avons examiné les versions spécifiques à Monaco d’une part, Occitanie de l’autre.

Il en ressort que pour Monaco, les éléments impactés par les brasseurs d’air sont les mêmes que ceux de la démarche BDM.

Pour la Région Occitanie, seul le thème confort et santé est impacté. Ainsi, le critère « Des brasseurs d’air sont installés pour améliorer le confort » n’apparaît pas.

Nous avons enfin pris contact avec les structures porteuses des démarches Bâtiments Durables en Ile de France, Nouvelle-Aquitaine et Bourgogne. Nous mettrons à jour cet article dès que nous disposerons des éléments correspondants.

Le marché français des logements collectifs neufs : une opportunité pour les brasseurs d’air ?

En tant que solution low-tech de rafraîchissement passif, les brasseurs d’air trouvent pleinement leur place dans les logements collectifs neufs.

De plus, ils favorisent l’atteinte de l’objectif degrés-heures de la RE2020, tout particulièrement dans le cadre des logements non traversants.

Enfin, ils sont pleinement reconnus par les labels environnementaux applicables à ce secteur, en amenant des points utiles à la performance écologique d’ensemble d’un bâtiment.

Tout s’associe donc pour faire des brasseurs d’air des composants essentiels des projets de logements collectifs à hautes performances environnementales.

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