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Article publié sur le site lamarseillaise.fr le 20 avril 2023

La Ville expérimente des brasseurs d’air dans les écoles considérées comme des « points chauds ». Objectif : faire baisser la température de 4 à 5 degrés dans les classes.

Des brasseurs d’air ont été installés au plafond d’une classe de l’école Fiolle. Elle fait partie des établissements scolaires pilotes du plan canicule de la Ville de Marseille. Photo C.W.

Un plan canicule pour des écoles en surchauffe

Marseille

La Ville expérimente des brasseurs d’air dans les écoles considérées comme des « points chauds ». Objectif : faire baisser la température de 4 à 5 degrés dans les classes.

« J’ai presque froid », plaisante à demi-mot Pierre-Marie-Ganozzi. L’adjoint (PM) au maire de Marseille, en charge du plan école et du bâti scolaire, apprécie la différence de température entre l’extérieur et l’intérieur de l’école Fiolle (6e). Dans cet établissement de l’hyper centre construit il y a 15 ans, le soleil tape dès le mois de mars.

Aux premières chaleurs, « les classes sont de vraies étuves », confie la concierge, tout sourire, lorsque mercredi après-midi, elle voit arriver dans la cour de récré Pierre-Marie Ganozzi et Olivia Fortin, pour l’une de ses premières visites depuis qu’elle a été élue maie (PM) des 6-8e arrondissements.

Alors que des ouvriers s’affaires pour poser des brise-soleil sur les fenêtres des salles de classe surexposées, l’élu déroule son plan canicule destiné aux écoles considérées comme des « points chauds ».

Établissement pilote, l’école élémentaire Fiolle a vu toutes ses classes du dernier étage équipées de brasseurs d’air à turbine de nouvelle génération. « On espère descendre de 4 à 5 degrés dans les classes. Je vous assure il n’y aura pas d’enfants aspirés », plaisante l’élu chargé du plan école.

Lutte contre le réchauffement climatique

À 1500 euros l’unité, les brasseurs d’air installés par une entreprise marseillaise devraient donc faire la différence quand le thermomètre commencera à s’affoler. Avec ce système, on a un air aspiré par-dessous avant d’être rediffusé horizontalement et de redescendre. Ce système de turbine à l’avantage de procurrer un sentiment de fraîcheur.

« Si c’est efficace on les déploiera massivement », assure Pierre-Marie Ganozzi. À son tour, Olivia Fortin rappelle que l’école est la priorité du mandat. « C’est pour nous important que nous puissions mettre en œuvre tout ce que nous pouvons pour lutter contre les effets du réchauffement climatique ».

Six autres écoles sont entrées dans l’expérimentation : Peyssonnel, Félix-Pyat, Pointe-Rouge, Saint-Anne, Sainte-Catherine et Butte des Carmes. Elles font partie de la centaine d’établissements scolaires considérés comme des « points chauds », dont une cinquantaine sera équipée de protections extérieures comme des ombrières?

Tous les « points chauds » qui ont été recensés sont le résultat de remontées de terrains, des personnels, enseignants ou parents d’élèves. Fiolle fait partie des écoles tests équipées de préaux, de brise-soleil et de brasseurs d’air. « Si tout le monde convient que c’est efficace nous continuerons à déployer ceci au cours du mois de juin, afin de traiter la totalité de ces points chauds d’ici l’année prochaine », poursuit Pierre-Marie Ganozzi.

La Ville qui a toujours refusé la climatisation dans ses écoles explique que dans un processus de réchauffement climatique, aller vers la climatisation, c’est aller vers encore plus d’électricité.

« Nous on prend l’inverse. On veut utiliser les nouvelles technologies, non pas en accélérant ce réchauffement climatique, mais en s’adaptant au mieux au réchauffement climatique qui sera un vrai défi pour Marseille », poursuit Pierre-Marie Ganozzi. « Si on ne fait rien la ville de Marseille sera pratiquement invivable. »

Catherine Walgenwitz

1. C’est en million d’euros le budget consacré au plan de lutte contre la canicule dans les établissements scolaires, dont 150000 euros ont déjà été engagés.

Lire l’article sur le site de La Marseillaise  : https://www.lamarseillaise.fr/societe/un-plan-canicule-pour-des-ecoles-en-surchauffe-CN13696163